La peinture est pour moi un projet qui est né au moment où mon activité professionnelle arrivait à son terme.
Je m’interrogeais sur ce qu’il allait advenir de mon temps libre car je devenais enfin maîtresse de mon agenda. Mais très vite cet agenda n’arrivait pas à contenir tout ce que me dictaient mes envies et ma curiosité.
C’est sans doute parce que, toute jeune, je me suis imprégnée de l’odeur de la peinture et du crissement des couteaux de mon père sur sa toile.
La peinture est devenue, pour moi, très rapidement un espace de réalisation passionnant. C’était aussi comme ma « madeleine ». La toile blanche constitue un espace de liberté où je taquine les couleurs et les matières en utilisant toutes sortes d’outils et de pinceaux, à la recherche de tous les champs du possible.
Ma caverne d’Ali Baba….
Mes oeuvres ont parfois été qualifiées « d’explosives, d’univers d’empreintes, de giclures, de gestes spontanés, de couleurs et de matières fortes ».
Ma vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille et la peinture a souvent reflété mes états d’âme. Gestes parfois rageurs, griffant la peinture dans son épaisseur, provoquant les couleurs et les matières les plus diverses. J’ai ensuite évolué, d’une expression plastique de ressentis puissants vers la douceur des sentiments qui s’expriment dans l’émotion communicative, des effleurements de couleurs, par transparences successives. Ce qui me passionne et me guide avant tout c’est la curiosité dans les effets de matières et l’exploration de nouvelles voies.
J’ai enfin apprivoisé des objets usuels voués normalement à l’abandon en les mettant en scène sur la toile ou sur une plaque de bois, en les sublimant par des couleurs.
Le fil conducteur de mon travail c’est la porte ouverte à l’imagination du spectateur qui est convié à poursuivre une oeuvre en communiant avec ma propre inspiration.